L’ère de la Singularité
La singularité est un
mouvement de pensée né en Californie dans les années 80, qui soutient que grâce
à la technologie, l’homme pourra accroître ses capacités, s’améliorer. Un futur
où l'homme fusionnerait avec les machines, où il ne connaîtrait plus la
maladie, la vieillesse, la mort… Intelligence artificielle, robotique,
nanotechnologie, la science progresse, inéluctablement. Ce qui était inimaginable
il y a quelques décennies fait partie de notre habituel.
Pour les transhumanistes,
l’homme est arrivé à une nouvelle étape de son évolution grâce aux machines et
aux biotechnologies. En s’appuyant sur les progrès de la science, nous
modifierons notre corps et notre esprit, décuplerons nos sens et notre
intelligence. Les transhumanistes plus connus se trouvent en Californie. Le
mouvement réunit des scientifiques, des pôles de recherche, et des industriels,
comme Apple, IBM Google, avec d’entreprises
comme Nokia et Cisco, la firme de Mountain View ont financé en 2009 la “Singularity University”.
Situé sur le campus de la NASA, dans la Silicon Valley, ce think tank réunit de
nombreux chercheurs dans des séminaires et des universités d’été pour réfléchir
aux moyens de préparer la “Singularité”. La singularité technologique, what’s
that, c’est ce moment où les machines, dont la puissance de calcul double tous
les 18 mois, nous égalerons c’est le moment où l’intelligence artificielle nous surpasseras.
Ray Kurzweil, l’un des
leaders des singularitariens, dans son livre «Humanité 2.0», parue en 2005 et
traduit en français en 2007 – aujourd’hui, on dirait plus tôt humanité 3.0 - nous avait dit : “La Singularité est une
période future où le rythme des changements technologiques sera si rapide et
son impact si profond que la vie humaine sera transformée de manière
irréversible.
Ray Kurzweil, scientifique
et ancien conseilleur de l’armée US croit à un futur où nous verrons notre vie
s’allonger toujours plus jusqu’à devenir immortels. La Singularité, selon Ray
Kurzweil, devrait être une réalité d’ici 2029, quand l’intelligence
artificielle égalera celle de l’Homme. Puis, en 2045, l’être humain pourra
fusionner son cerveau avec une intelligence artificielle et augmenter ses
capacités intellectuelles jusqu’à un milliard de fois.
En Europe, les technoprogressistes
s’opposent au Transhumanisme californien des origines, libertaire,
individualiste et néo-libéral. Les technoprogressistes essaient surtout de se
démarquer des extropiens, la partie plus radicale du transhumanisme, qui porte
au progrès une confiance aveugle. Les techno progressistes vont au-delà de la
simple technologie et s'intéressent aux conséquences sociales, à comment ces
technologies bouleverseront la société et comment anticiper pour gérer au mieux
et pour tous. Pour éviter de tomber sous la coupe d’une intelligence
artificielle hostile l’Homme se transcendera et utilisera la convergence des
“NBIC” (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences
cognitives). Combinées, ces technologies permettront à l’être humain de se
transformer en cyborg.
Le rêves des
transhumanistes sont si proches des mythologies et théologies qu’on ne peut
manquer de s’interroger, ils abordent les thèmes de prédilection des religions,
tel que le rapport à la mort, l’abolition de la souffrance, le destin ultime de
l’homme et de l’univers. La ressemblance
évidente avec certains mouvements religieux tendent à confirmer cette analyse.
Mais parler de croyances ou de mythes ne signifie pas forcément que les thèses
exposées soient absurdes ou irrationnelles. Le mythe d’Icare n’a pas empêché
les avions d’exister, il a plutôt inspiré leur invention.
Le mot « transhumain »,
dans son acception actuelle aurait été utilisé pour la première fois par F.M Esfandiary,
et le mot «transhumaniste» on le trouve dans
les étymologies en Julian Huxley, selon certaines sources, en Dante avec le
verbe «transumanare», «aller au-delà de la condition humaine». Les termes «extropy»
et «extropien» viennent de Max More
et Tom Morrow.
Les extropiens
constituent un groupe de transhumanistes fondé par Tom M. Morrow et Max More,
qui privilégient, en plus des thèmes futuristes, certaines options politiques
comme la «société ouverte», terme emprunté à Karl Popper, mais lorsqu’on
consulte les archives de la liste de diffusion extropienne, semble plutôt se
référer à un capitalisme entièrement déréglementé. Quoiqu’officiellement,
l’Extropy Institute ne favorise aucune solution politique, il abrite bon nombre
de libertaires et anarcho-capitalistes.
Les transhumanistes
travaillent à augmenter leur longévité par la prise de différentes vitamines et
un exercice régulier. Conscients toutefois que cela ne suffît pas pour
s’assurer l’immortalité, nombreux sont ceux qui optent pour la cryonie.
À plus long terme, ils espèrent bénéficier d’organes artificiels ou, grâce à la
nanotechnologie, réparer et rajeunir leur corps. L’«uploading», technique
destinée à scanner le contenu du cerveau et d’en reproduire le contenu sur
support digital les fascine comme moyen d’acquérir immortalité et ubiquité
grâce à un système de backup.
L’association
transhumaniste française, aussi appellée “Technoprog” a été créé en 2010, compte
50 membres (des philosophes, des scientifiques, des informaticiens) et 350
participants à son forum en ligne. L’association organise régulièrement des
rencontres-débat et des conférences pour créer le débat. Contrairement aux
extropiens, qui croient en un progrès illimité par la science et les
techniques, ils se préoccupent des intérêts collectifs et du bien commun. L’bjectif
de Technoprog est de sensibiliser les
gens au transhumanisme. Néanmoins, les transhumanistes californiens ont
derrière eux un accu de milliardaires et d’entreprises, finançant des projets
de recherche bien concrets, ce n’est pas le cas des technoprogressistes, moins
visibles médiatiquement et moins nombreux. Malencontreusement, le courant
californien compte ainsi d’une totale absence d’intérêts collectifs, du bien
commun ou de réflexion sur les répercussions sociales de leur idéologie.
Face à la seule quête
que reconnaît la philosophie du bonheur, l’idéal de réalité augmentée semble insignifiant.
Une balade dans une forêt permet d’accéder au bonheur et montre à quel point
toutes ces technologies sont frivoles. Si elles ont du succès, c’est parce que
les gens ne savent pas vivre ou alors qu’on leur a désappris les choses simples
du bonheur de vivre. L’un des ressorts
du capitalisme n’est autre que l’ignorance humaine des choses naturelles et
surnaturelles. C’est le même ressort qui a soutenu le communisme, le
transhumanisme est une idéologie au service du capitalisme. Et singularité ne
tient que parce que la conception de la nature, en plus d’être matérialiste,
est résolument moniste.
L’idéologie
transhumaniste n’est plus possible dans un cadre dualiste avec une moitié de la
dualité qui échappe à notre maîtrise. Si la conception dualiste refait surface,
c’est avec le développement de la physique quantique qui éclaire d’un jour
nouveau les secrets de la matière et la question des idées qui se présentent
sous un aspect inédit. Nous assistons à la seconde révolution quantique, après
celle qui a commencé dans les années 1920. Et cette connaissance dérange car elle
déstabilise les «infertiles, paresseux» en dévaluant les outils scientifiques
leur permettant de s’amuser dans le monde. Les hommes fuient la vérité, ils
restent dans la caverne, fuyant la lumière de la vérité. En réalité, les mélancoliques
de Platon bâtissent une seconde caverne, plus présentable et ludique mais qui
s’avère toute aussi opaque car elle n’est qu’un artifice éloigné du vrai
intelligible!
Pour éviter une
intelligence artificielle hostile, l’homme se transcendera en utilisera la
convergence des “NBIC” (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et
sciences cognitives). Combinées, ces technologies permettront à l’être humain
de se transformer en cyborg. Nous sommes la première espèce à prendre le
contrôle de notre propre évolution, en essayant de nous améliorer, allons-nous
faire de nous des machines? La question est de savoir comment nous allons
rester humains et si nous le voulons!
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