La philosophie de l'esprit et la mort
La philosophie de l'esprit
La philosophie de l’esprit est presque
exclusivement une spécialité anglo-saxonne, qui a connu son grand développement
dans les années 80, aux États-Unis et en Grande-Bretagne. C’est une discipline philosophique
très actuelle à cause du Trans humanisme aussi anglo-saxonne de nos jours. Elle
est la traduction de l’anglais « philosophy of mind », elle s’inscrit
dans le courant de la tradition de la philosophie analytique anglo-saxonne du
langage qui veut dire que l’on examine des notions complexes en les articulant
en notions ou composantes élémentaires afin de les comprendre de la façon la
plus claire et la plus rigoureuse qui soit. C’est en analysant le langage que
les philosophes analytiques de l’esprit espèrent comprendre la pensée car
celle-ci est étroitement liée au langage puisqu’une pensée sans langage paraît
difficilement concevable. Pour d’autres philosophes il convient plutôt de
partir des résultats des sciences, en particulier neurosciences ou des sciences
cognitives et neurobiologiques, pour en tirer des conséquences plus générales sur
ce que sont les activités de l’esprit. L'argumentation est sa principale
caractéristique.
Traditionnellement, il y a en
philosophie de l’esprit deux courants de pensée: le courant dualiste et le courant moniste. Les dualistes, avec Descartes défendent l’idée
qu’il y a deux substances ultimes dans le monde auxquelles tous les phénomènes
sont réductibles la matière et l’esprit.
À l’intérieur du dualisme, on distingue deux types de dualisme: le dualisme des
attributs ou des propriétés. Ce dernier dit qu’à côté des propriétés
corporelles ou physiques que possèdent le corps humain, il y en a d’autres
d’une espèce différente et originale qui appartiennent au cerveau et au système
nerveux central, et qu’on retrouve chez d’autres espèces animales évoluées. L’autre courant, le monisme, affirme que tous
les phénomènes sont constitués d’une seule et unique substance, pour eux, toute
chose est en dernière analyse de nature mentale ou spirituelle. C’est le
courant connu en philosophie sous le nom d’ « idéalisme ». Parmi les monistes, Spinoza, affirme que les
termes "mental" et "physique" désignent deux aspects d’une
même substance. C’est la position connue sous le nom de « théorie du
double-aspect ».
Enfin, il y a ceux qui croient que toute
chose est en dernière analyse faite de matière: ce sont les matérialistes. Pour eux, l’esprit ne peut exister sans corps
et la pensée est identique au fonctionnement du cerveau ou n’est rien d’autre
que les processus neurophysiologiques qui s’y déroulent. Les humains possèdent des
"états mentaux", c’est-à-dire des désirs, des croyances, des
intentions, qui causent des comportements, des actions. C’est le point de vue matérialiste qui est
accrédité parmi les spécialistes en psychologie, en intelligence artificielle,
dans les sciences cognitives, en neurobiologie.
L’esprit
ne peut pas exister sans le corps nous dit Antonio Damasio en 2017,
le cerveau et le corps sont extrêmement
lies et les quelques centaines de millions de neurones présentes dans notre
intestin son considérés comme le deuxième cerveau. Il a montré que les
personnes ne ressentant plus d'informations corporelles, en raison de lésions
ou de maladies, ont des fonctions intellectuelles perturbées, même si le cortex
cérébral est intact. Ensuite, parce que l'esprit a besoin du corps pour se
réguler: lorsque nous sommes stressés, nous pouvons mieux nous apaiser par le
souffle et la détente musculaire que par nos pensées. Mais cela n'est pas
spontané, nous devons l'apprendre par des exercices de relaxation, de
méditation, qui vont peu à peu modifier nos jonctions cérébraux. Les « pouvoirs
de l'esprit" » sont en réalité des pouvoirs de l'entraînement de
l'esprit, et cet entraînement mobilise
le corps, notamment par le biais de la régulation des émotions.
Elles sont à interface du corps et de
l'esprit, et s'expriment de manière simultanée dans ces deux dimensions: une
émotion se traduit toujours par l'apparition de modifications physiques et de
contenus mentaux. Dans certains cas, l'émotion commence dans le corps : je me
sens physiquement mal à l'aise devant quelqu'un qui me ment ou me manipule,
avant même de l'avoir compris intellectuellement. Dans d'autres cas, elle
commence dans l'esprit : lorsque j'anticipe des soucis à venir, mon corps
réagit comme s'ils étaient vraiment là, c'est l'anxiété. On estime aujourd'hui
que pensées et émotions sont indissociables.
Dans l'évolution des espèces, le cerveau
émotionnel apparaît avant le rationnel, et les émotions précèdent l'apparition
des pensées. Nos émotions constituent ainsi une forme de pensée intuitive, qui
comprend les situations très vite et donne des impulsions corporelles sans
besoin que l'intelligence intervienne. Notre cerveau émotionnel envoie beaucoup
plus d'informations vers le cortex qu'il n'en reçoit. C'est la raison pour
laquelle il est si difficile de calmer mentalement ses emotions, c'est le
cerveau émotionnel qui inonde d'informations et d'injonctions le cerveau
intellectuel, notamment le cortex préfrontal, et non l'inverse. Même si
celui-ci envoie aussi des informations en retour, par exemple, en situation
d'émotion forte.
On sait, depuis la fin des années 1950, que
les émotions négatives entraînent des effets étouffants sur le corps et on
mesure aussi les bienfaits des émotions positives, elles rééquilibrent notre
système nerveux parasympathique, améliorent notre immunité, semblent freiner le
vieillissement cellulaire.
Le cerveau et le corps sont intimement liés !
Les tablettes et le code entrent dans les salles de classe, mais le modèle n'a
pas évolué, le souffle des pédagogues se passe de toute validation
scientifique. Avant implanter dans le crâne des puces qui modifieront nos
connaissances, il faudrait retrouver le sens commun des dirigeantes de ce monde
qui l’a perdu.
Conclusion
Réflexion sur la mort
La
mort est la clé qui ouvre l'apparent mystère de la vie. C'est par la
compréhension de la mort que l'on comprend la vie, du fait que la mort est une
partie du processus de la vie. C'est la
contemplation de la mort qui adoucit les cœurs, relie les gens avec des liens
d'amour et de compassion et abolit les barrières sociales, les croyances et les
races entre les gens et le statut, de la
richesse, du pouvoir doit céder devant la réalisation du caractère inévitable
de la mort. C'est la contemplation de la
mort qui détruit l’arrogance, qui donne l'équilibre et un juste sens à notre
esprit nettement conditionné avec de fausses valeurs. Celui qui mène une vie sobre,
ne faisant de mal à personne est en
train de construire les fondations d'une mort
heureuse[1].
On voit bien
que la mort est la conclusion nécessaire de toute vie. Il faut partir de là, ce
qui, d’ailleurs, nous rappelle que le mystère premier, majeur, c’est la vie. La vie, s’inscrit dans une courte durée entre deux
points extrêmes, la naissance et la mort. C’est le contraste entre l’obscurité
finale et le spectacle du monde : d’un côté le mouvement, passions,
intérêts, pensées qui nous occupent ou nous agitent, et de l’autre ce vide
inimaginable qui est la mort. Dans les derniers moments, tout ce qui semblait
compter a perdu tout attrait: Vanités des vanités, tout n’est que vanité… Paul
Valéry disait « voir clair, c’est voir
noir ».
Les qualificatifs d’optimiste et de pessimiste sont des
mots piégés portant à la parodie. Il est certain que l’optimiste total est
d’une grande sottise, mais le pessimiste intégral n’est pas moins stupide. Quant à moi, je préfère toujours prévoir le
pire, sans rien exclure d’autre, ce qui me donne souvent la bonne surprise
d’être démenti. Il y a des gens qui écrivent des livres dans l’intention de
démontrer quelque chose, de soutenir une thèse, avec une intention préconçue.
Mon écriture à moi est le plus souvent exploratoire, je m’aventure pour essayer
de comprendre[2].
Pedro Calderón de la Barca bien disait que
« la vie est un songe »
et nous apprend que les rêves, songes
sont ! Il faut aussi avoir lu les ouvres des écrivains du Siècle d’or espagnol pour
essayer de comprendre le sens de la vie et la mort lorsque on a frôlait les 60
ou nous les surmontons, et le relire. Elles sont d’une grande vitalité littéraire et
artistique d'un humour impitoyable, qui
va de la satire burlesque et le pamphlet, qui tourne en ridicule les travers de
ses contemporains comme le fait Quevedo (bien d’actualité de nos jours), aux
autres ouvrages initiatiques comme « Don Quijote » de Cervantes, « Poderoso caballero es el dinero »
de Quevedo et tant d’autres auteurs de cette époque : Tirso de Molina,
Lope de vega…. Baltasar Gracián dans le « Criticon » que incarna un grand écho en Europe, roman allégorique
parsemé de touches philosophiques qui rappelle le style romanesque byzantin par
les nombreuses vicissitudes et aventures auxquelles les personnages sont
confrontés, ainsi que le roman picaresque par sa vision satirique de la société
qui transparaît dans le long pèlerinage que font les principaux personnages:
l'homme critique , qui incarne la désillusion, et l'homme naturel , qui représente l'innocence
et les ordonnances primaires. Arthur Schopenhauer considérait le Criticon comme
le plus grand roman allégorique de tous les temps.
Montaigne disait, ce qu’on peut connaître le mieux c’est
soi-même et nous sommes par la pensée notre premier moyen de connaissance pour
tout le reste. Donc, il faut s’efforcer d’approfondir, ouvrir des
perspectives, et unir c’est qui est épart. La vie, la mort resteront des
énigmes. L’homme ne cessera pas de
questionner, étant parfois conscient qu’il est lui-même une énigme :
L’important étant de rester libres et de bonnes mœurs, sauf à vouloir de devenir
de transhumais, c'est-à-dire pas humains, ce qui ne seras donc plus l’humanité.
Bibliographie
· Bertrand
Russell, « Analyse de l’esprit » (1921).
·
Colin McGinn,
« The Problem of Consciousness » (1991).
· Georges
Vigarello, « Le Sentiment de soi), Seuil (2014)
·
John Foster, “The
Immaterial Self “ (1991).
· John R. Searle, « La
redécouverte de l’esprit » (1995)
· Peter F.
Strawson, « Les Individus » (1973)
· Sir John
Eccles, « Évolution du cerveau et
création de la conscience », Flammarion (1994)
· Thomas Nagel, « Le
point de vue de nulle part » (1993)
· Antonio Damasio,
L’erreur de Descartes » (1995), « Espinoza avait raison »
(2003), « L’ordre étrange des chausses »
(2017), Odile Jacob.
· Réflexions sur la mort, Maurice Bonnet, Éditions Dualpha,
collection « Patrimoine des héritages».
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