Les maladies neurodégénératives et Human Brain Project



Grâce aux biotechnologies que sont les implants sous la peau ou les bios prothèses, chacun pourra maîtriser son corps et son esprit, afin de retarder le vieillissement. Ces espoirs sont portés par le Trans humanisme.

Les maladies neurodégénératives atteignent  toutes les fonctions cognitives, le langage, les taches exécutives, le jugement et la personnalité, en plus de perturber les gestes et les mouvements. L’un des projets phares du Trans humanisme, porté par l’Union européenne, consiste à répliquer le cerveau humain sous la forme d’un superordinateur. Dès lors, le Human Brain Project  pourrait-il résoudre les maladies neurodégénératives. Le Projet scientifique du cerveau humain, qui vise à simuler le fonctionnement du cerveau humain grâce à un superordinateur servirait à mettre au point de nouvelles thérapies médicales plus efficaces contre les maladies neurologiques.

Le projet de recherche Brain présenté en 2014 par Barack Obama pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau, est évalué à 100 millions de dollars. Un tel « simulateur » doit permettre de tester des hypothèses sur le fonctionnement normal ou pathologique du cerveau humain. Ses concepteurs espèrent ainsi pouvoir mettre au point de tests de dépistage et de thérapies pour lutter contre la maladie d’Alzheimer, la dépression ou l’épilepsie.
Par ailleurs, le simulateur, avec ses schémas de connexion de dizaines de milliers de milliards de neurones, constituera aussi une source d’inspiration pour concevoir de futurs ordinateurs opérant comme des cerveaux humains, voire des robots intelligents. En Europe, les maladies cérébrales touchent 180 millions d’individus et Europe y consacre, en soins, plus de 500 milliards d’euros chaque année. En 2014, des scientifiques de France, d’Allemagne et de Grande-Bretagne ont publié une lettre ouverte à la Commission européenne, signée ensuite par des dizaines de chercheurs. Ils demandaient non seulement un audit contradictoire du projet, mais une réorientation en profondeur, du fait de son manque de réalisme et de son coût important.

Le cortex d’un homme renferme des milliards de neurones, pouvant chacun se connecter à 10 000 autres, par le biais de 4 à 10 messagers chimiques différents, au travers de 10 à 100 types de canaux ioniques. Et en plus du cortex, il faudrait ajouter les autres parties du cerveau, comme le cervelet et le système limbique. Le modèle de cerveau du Human Brain Project devrait ainsi inclure au moins 10 000 milliards de variables. Or on ne dispose pas encore d’un modèle de compréhension du cerveau assez robuste pour agréger correctement un tel volume de données informatiques.

Cette réplique numérique d’un cerveau humain a été choisie en 2013 pour être l’une des deux Initiatives phare des technologies futures et émergentes (FET flagships) de l’Union européenne. Le coût total est estimé à 1,19 milliard d’euros. La lettre ouverte des scientifiques a entraîné en 2015 une réorientation du Human brain project, avec des changements importants. Celui-ci doit désormais l’utopie d’un futur homme augmenté est passée au second plan.
Numériser la conscience humaine serait une étape logique dans la création d’une intelligence artificielle censée simuler ou augmenter nos capacités, l’intelligence, la conscience et la pensée sont trop complexes pour être codées sous forme de 1 et de 0. La conscience, en particulier, va bien au-delà de nos capacités en matière de technologie numérique. Sa simulation dans une machine reste du registre de la science-fiction.

Remplacer certaines parties de nos corps par des prothèses bioniques, cela est déjà possible  mais couteux. Numériser le cerveau, c’est le réduire à une somme de chiffres, à des algorithmes, lesquels ne ressembleront jamais, de près ou de loin, à un homme conscient. Les chiffres n’ont pas d’âme, et la singularité humaine ne peut se réduire à des concepts. Les progrès de la technique peuvent être une chance pour certaines pathologies neurodégénératives, par exemple dans la maladie de Parkinson, où l’on sait introduire des électrodes dans le cerveau pour stimuler certaines zones mais les nouveaux outils peuvent se révéler déshumanisants.

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