Thecamp


Projet alternatif et disruptif d’université du futur, thecamp est un tiers-lieu privé et public, un écosystème ouvert, un laboratoire d'intelligence collective unissant grands groupes, startups, PME, ETI, collectivités, institutions publiques, associations, ONG... Il sera aussi un lieu d'inspiration, de formation, d'innovation, d'expérimentation et d'accélération. Il existe un décalage entre la réalité du monde actuel et la capacité de nos dirigeants à relever les défis qui s'annoncent. Un lieu pour accompagner à construire le futur de nos territoires innover autrement et partager les savoir.
Nous sommes passés d'une innovation égocentrique à une innovation écocentrique. La concurrence, les dangers, ne sont plus identifiables comme avant car les innovations, les partenariats, les associations de demain sont improbables. Cet écosystème doit permettre d'étudier et de comprendre la complexité du monde qui s’annonce sous nos yeux. Il développe un modèle que certains comparent à la Singularity University. Les deux entités veulent avoir une influence positive sur le monde

La Singularity University est née en 2009 pour mieux comprendre ces technologies émergentes ou exponentielles, accompagner la transformation du monde par de nouveaux écosystèmes, de nouveaux lieux, une nouvelle approche de la formation, de l'innovation, mais aussi par la création de nouvelles communautés et le développement de la philanthropie.
La Singularity University, installée dans la Silicon Valley, a une approche culturelle très pragmatique par rapport aux nouvelles technologies. En Europe, l'approche est culturellement plus réflexive, thecamp  assumera sa culture européenne en travaillant concrètement sur ces questions philosophiques et éthiques autour de l'utilisation de certaines technologies qui pourront faire basculer le concept de l'humain tel qu'on le définit aujourd'hui.
Les adeptes de la singularité mettent  en avant la loi de Moore pour prédire le dépassement de l’homme par l’IA, mais la validation dans la durée de cette loi empirique de Moore est alambiquée, les découvertes en neurobiologies augmentent énormément la complexité de la modélisation du fonctionnement du cerveau humain.
  
Les ordinateurs quantiques, imaginés par le physicien Richard Feynman en 1982, sont à même de résoudre certains problèmes complexes d’optimisation. En 2014, un groupe de scientifiques espagnols et autrichiens expliquent comment les ordinateurs quantiques pourraient servir à créer des agents intelligents dotés de facultés d’auto-apprentissage rapide. La même année des chinois de l’Université de Sciences et Technologies de Hefei ont  expérimenté des ordinateurs quantiques pour mettre en jeu des réseaux de neurones artificiels, pour la reconnaissance d’écriture manuscrite. Leur ordinateur quantique utilise un composé organique liquide associant carbone et fluor.

Les équipes de la NASA ont créé le QuAIL, le Quantum Artificial Intelligence Laboratory, en partenariat avec Google Research, il utilise un D-Wave Two comme outil d’expérimentation, Google annonçait fin 2015 avoir réussi à réaliser des calculs quantiques 100 millions de fois plus rapidement qu’avec des ordinateurs classiques sur ce DWave-Two.

En France, le CEA de Saclay travaille depuis longtemps sur la création de circuits quantiques. Et le CEA-LETI de Grenoble a réalisé des qubits sur composants CMOS grâce à la technologie SOI. Enfin, le groupe français ATOS, déjà positionné dans le marché des supercalculateurs travaille avec le CEA pour créer un ordinateur quantique à l’horizon 2030.

Des prototypes de peau artificielle sensible existent déjà en laboratoire. L’une des mécaniques humaines les plus difficiles à reproduire sont les muscles. Les capteurs fonctionnent aussi de l’homme vers la machine, les progrès concernent les capteurs cérébraux permettant à l’homme de contrôler des machines car la périphérie du cortex cérébral contient les zones où nous commandons nos actions musculaires.
Des expériences de télépathie sont possibles, en captant par EEG la pensée d’un mot d’une personne et en la transmettant à distance à une autre personne en lui présentant ce mot sous forme de flash visuel par le procédé TMS, de stimulation magnétique Trans crâniale.
Si on peut déjà alimenter le cerveau au niveau de ses sens en interceptant le nerf optique et en simulant le fonctionnement de la rétine, on ne sait pas l’alimenter en idées et informations abstraites car on ne sait pas encore vraiment comment et où elles sont stockées.

En mars 2016 une équipe avait mis au point un stimulateur capable d’alimenter directement le cerveau humain en informations. Pour l’instant, on doit se contenter de lire dans le cerveau dans la dimension mécanique mais pas “écrire” à l’intérieur directement. On ne peut passer que par les entrées/sorties, à savoir les nerfs qui véhiculent les sens, mais pas écrire directement dans la mémoire.
L’homme est déjà dépassé par la machine depuis longtemps, d’abord sur la force physique, puis de calcul, puis de mémoire et enfin de traitement, mais la machine a toujours été pilotée par l’homme. L’IA semble générer des systèmes pérennes dans le temps définitivement du fait de processus d’apprentissage qui s’agrègent avec le temps et de la mémoire presque infinie des machines.
Les dangers perceptibles de l’IA sont à l’origine de la création d’OpenAI, une initiative visant non pas à créer une IA open source mais de surveiller ses évolutions. Cette initiative vise à s’assurer que l’IA fasse le bien et pas le mal à l’humanité. L’homme a toujours cherché une source d’intelligence supérieure, qu’il s’agisse de dieux, de saints ou d’extra-terrestre, la singularité et les fantasmes autour de l’IA seraient une nouvelle forme de croyance voire même de religion.
L’ordinateur pourra dépasser l’homme côté intelligence parce que les technologies rendent l’homme sotte, en le déchargeant de plus en plus de fonctions intellectuelles, la mémoire en premier et le raisonnement en second. Le fait que les médias numériques entrainent les jeunes à lire de moins en moins de textes longs réduirait leur capacité à raisonner. On peut d’ailleurs le constater dans les débats politiques qui évitent la pensée complexe et privilégient les simplismes en excès.

L’intelligence artificielle se définit comme étant le contraire de la bêtise naturelle. Cette dernière est souvent singulière et rend le défi de la création d’une intelligence artificielle possible. Une autre forme d’intelligence artificielle pourrait émerger: celle d’hommes dont on aura modifié l’ADN pour rendre leur cerveau plus efficace. C’est un projet poursuivi par les chinois qui séquencent des milliers d’ADN humains pour identifier les gènes de l’intelligence.

Les machines no sont pas plus intelligentes que l’homme mais si celui-ci abandonne son libre arbitre et confie trop de compétences et d’autorité à des machines qui ne lui sont pas supérieures actuellement, l’humanité  sera en danger.

En France, une bonne part de cette R&D côté hardware est concentrée au CEA. Pour l’industrie, ce n’est pas évident, à part peut-être la R&D en photonique chez Alcatel-Lucent qui même, si elle dépend maintenant de Nokia, n’en reste pas moins toujours en France. Il reste aussi STMicroelectronics qui est très actif dans les capteurs d’objets connectés. De son côté, la R&D côté logicielle est forte, que ce soit à l’INRIA ou au CNRS. Reste à savoir quelle “technologie de rupture” sortira de tout cela, et qui soit accompagné  d’une transformation en succès industriel à grande échelle qui passe par de l’investissement, de l’entrepreneuriat et de la prise de risque car de nombreux enjeux doivent être lancés en parallèle pour n’en réussir quelques-uns.

Il arrivera un jour où l’IA dépassera l’intelligence de l’homme et s’auto-multipliera au point de mettre en danger l’espèce humaine. Cela part du principe qu’une intelligence peut se développer à l’infini in-silico. Mais l’intelligence est le fruit du fonctionnement du cerveau, et aussi de l’interaction avec l’environnement et avec les expériences sensorielles. L’intelligence cumule la capacité à créer des théories expliquant le monde et à des expériences permettant de le vérifier, parfois la vérification s’étale sur un demi-siècle à un siècle et cette capacité de théorisation et d’expérimentation de long terme n’est pour l’instant pas accessible à aucune machine

L’IA présente des risques bien plus ordinaires, sa sécurité, elle peut être compromise à plusieurs niveaux: dans les réseaux et le cloud, dans les capteurs, dans l’alimentation en énergie... Les bases de connaissances peuvent aussi être induites en erreur par l’injection d’informations erronées ou visant à altérer le comportement de l’IA, par exemple dans le cadre d’un diagnostic médical complexe.
Les dangers de l’IA sont particulièrement prégnants dans l’interaction entre les machines et le monde extérieur, un robot n’est pas dangereux s’il tourne en mode virtuel dans une machine, mais il peut le devenir s’il tient une arme dans le monde extérieur et qu’il est programmé par des forces malfaisantes.
De plus, toutes ces innovations technologiques devront se diffuser à un cout raisonnable. En effet, si on envisage la structure de cout actuelle des superordinateurs, il se pourrait qu’un supercalculateur doté de la puissance du cerveau soit d’un cout démesuré!

« Netexplo » (précédemment Netexplorateur) est l’observatoire indépendant qui étudie l’impact du digital sur la société et les entreprises. Il a été créé en 2007 sous le haut patronage du Sénat et du Ministère chargé de l’Économie Numérique. Il cultive une démarche singulière pour étudier la société numérique à travers son Réseau Universitaire International composé d’universités à niveaux mondial dans le domaine des technologies, l’Observatoire défriche le monde à la recherche des nouveaux usages du digital. La captation des projets d’innovation digitale se fait par le biais de leurs étudiants qui, lors de travaux pratiques, identifient sur le web, les projets sur le digital les plus innovants et prometteurs.
Les trois alternatives IA en 2017  (https://www.netexplo.org/fr/)
·       « Human Focus », protège, surveille, redresse et développe les capacités des individus,
·       « Human Nature », le digital au service des ressources naturelles
·       « Post Human », programmation de l’IA et les robots  pour interagir, favoriser le Transfer  et même se substituer à l’humain

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