Le modèle français de la
quadruple hélice[1]
Les plateformes d’innovation outils indispensables
pour Innovation ouverte dans la gestion territoriale
L’efficacité d’une construction
territoriale de la compétitivité repose sur l’intégration des processus d’apprentissage
et de leurs coûts dans les activités de production. La création d'emplois a été
réalisée dans les secteurs économiques utilisant les connaissances et savoirs
des spécialistes, pas toujours reconnus. Dans l’économie de la connaissance, le
succès des entreprises ou des espaces géographiques renvoie à leur capacité à
apprendre, mais surtout aux intelligences et à la collaboration entre les
savoirs.
Dans cette économie de la connaissance,
la réussite des entreprises ou des espaces géographiques renouvelle leur
capacité à apprendre, le taux de commutation des connaissances par de nouveaux
savoirs est élevé et le changement se produit à un rythme rapide. Dans
l'engagement vers une économie territoriale de la connaissance il est essentiel
de promouvoir l'apprentissage comme facteur d'adaptabilité à des conditions
économiques qui se transforment de plus en plus rapidement.
Comme nous l’avons observé durant nos
expéditions de la connaissance dans le monde de l’innovation depuis 1995, nos
préconisations formulées à travers trois projets européens développé du côté
français[2], nos articles et ouvrages
et, notamment la prochain publication - à laquelle nous travaillons depuis des
années- il nous est possible maintenant
mettre en lumière le parcours de la France à travers de son développement d’une
économie territoriale de la connaissance. Le paysage ayant été débarrassé des réseaux
du passé, plus près de intérêt personnel ou politique que de l’intérêt scientifique[3], nous sommes en train de
constituer un résumé sur l’historique du nouveau développent territorial
français. En effet, « Et la planète devient laboratoire » pourra se
faire écho des nouveaux horizons et des vraies collaborations scientifiques les
plus pertinentes.
Dans le modèle de la triple hélice la
démocratie n’était pas nécessaire pour
la production de connaissance et pour l’innovation, la quadruple est plus
précise, elle montre qu’il ne peut y
avoir de système d’innovation basé sur la quadruple hélice sans un
environnement démocratique. La quatrième de la quadruple hélice représente la
perspective d’une dimension démocratique pour la production du savoir et
l’innovation. La quintuple élargit le concept de la quadruple hélice en y
ajoutant les aspects liés à l’environnement naturel de la société et de
l’économie, à l’écologie sociale et la
transition socio-écologique.
Le concept de plateformes d’innovation, portés
par des associations ou par des entrepreneurs, sont des nouveaux lieux
d’innovation,[4]
Ils combinent une variété d’activités et de services qui peuvent inclure
l’incubation, le prototypage, le coworking ou, encore, des activités comme
l’expérimentation sur des usages et le conseil. Ces espaces sont également
caractérisés par la mise en place d’un lieu totem, endroit où se rencontrent physiquement
ou virtuellement les acteurs clés de l’écosystème et d’une communauté qui vise
à développer de liens d’une véritable collaboration vertueuse.
Le développement de ces plateformes
d’innovation accompagne l’évolution des modes de travail et l’introduction de
nouveaux modèles d’innovation. De la triple à la quadruple hélice, se profile
un vrai défi pour les politiques locales, des nouvelles pratiques à mettre en
œuvre sont à prévoir. L’économie de la connaissance a entraîné une
transformation des politiques d’innovation. La «triple hélice», où les actions
des pouvoirs publics, des entreprises et des universités se combinent pour
favoriser l’innovation, est devenu la quadruple hélice en intégrant les acteurs
de la société civile.
Les
plateformes d’innovation
illustrent parfaitement les modalités d’interaction variées qui existent au
sein de la quadruple hélice ; Si elles sont souvent portées par des
associations ou des entrepreneurs, leur émergence et leur développement
résultent généralement d’efforts communs entre collectivités locales,
universités, entreprises et société civile. Chaque acteur est intégré à des
degrés divers dans la construction des projets.
Ces plateformes offrent de nouveaux
rôles aux collectivités locales, les
politiques locales soutiennent le développement des plateformes d’innovation
par de subventions, appels d’offres, facilité d’accès à des bâtiments gérés par
les collectivités locales. Les collectivités locales peuvent
occuper un rôle de partenaire des plateformes d’innovation, elles deviennent un
partenaire stratégique parmi d’autres.
Elles contribuent au financement, à la définition des orientations stratégiques
et des services mis en place par la plateforme. Tuba http://www.tuba-lyon.com/tuba-cest-quoi/ (Lyon) Liberté Living Lab https://www.liberte.paris/equipe (Paris) ou thecamp https://thecamp.fr/ (Aix-en-Provence) Ces plateformes sont le plus
souvent pilotées par des entrepreneurs (thecamp, Liberté Living Lab).
À Lyon Tuba par exemple, administre l’expérimentation
de nouveaux services urbains fondés sur le digital et les données ouvertes.
Impulsée par la Métropole de Lyon et la région Rhône Alpes au début des années
2010, elle a impliqué plusieurs grandes entreprises qui se sont engagées dans
cette initiative. La co-construction entre acteurs publics et privés porte sur
les thématiques à aborder en commun et les modalités concrètes de
collaboration, ainsi que la construction des expérimentations dans des espaces
urbains. Des personnes issues des universités, des startups, des collectivités
locales et de grands établissements sont impliquées dans cette démarche. Tuba donne la parole aux citoyens à
travers de l’animation d’un café communautaire qui permet les rencontres entre
entreprises, universitaires et citoyens sur les thèmes de la rénovation
urbaine.
Les collectivités locales deviennent
souvent des utilisateurs potentiels des services des plateformes, mais aussi définissent
un mandat avec délégation pour la plateforme. Dans ces cas, les collectivités
locales soutiennent financièrement la plateforme sur une mission clé pour le
développement du territoire ou bien définissent l’objectif général, mais
laissent les acteurs de terrain être les architectes du contenu des services à construire.
C’est le cas d’Alsace Digitale https://www.alsacedigitale.org/ à Strasbourg.
Les collectivités locales peuvent aussi
être des utilisateurs d’une plateforme d’innovation. Elles mobilisent les services
des plateformes pour renouveler leurs propres services. C’est le cas par
exemple de You Factory https://youfactory.co/ (Lyon) dont les collectivités locales
utilisent les services de prototypage.
Enfin, les collectivités locales peuvent
limiter leurs interactions à des relations occasionnelles avec la plateforme,
dans cette situation les effets sur le
développement de la plateforme et sa stratégie sont faibles. C’est le cas de
The Corner https://www.thecorner.fr/ (Brest) ou de Bel Air Camp https://www.belaircamp.org/ (Lyon-Villeurbanne).
Dans tous les cas, l’installation dans
la durée d’une plateforme d’innovation sur son territoire requiert de
construire une interaction exemplaire avec les collectivités locales. Plus ces
dernières soutiennent l’activité des plateformes d’innovation, sans se mêler de
leur contenu, plus elles facilitent la construction de leur bien-fondé sur le
territoire. À terme, le nivellement stratégique entre ceux qui gèrent les
plateformes et les collectivités locales sont une garantie de réussite des
projets.
En
revanche, le soutien public ne doit pas susciter des effets de fortune pour des
plateformes qui ne trouveraient pas leurs usagers et communautés puisque ainsi ne
contribueraient au renouvellement des modèles d’innovation.
Les plateformes d’innovation constituent
un outil pour le développement de l’entrepreneuriat, l’innovation et
l’éducation mais aussi pour l’accompagnement des changements de modes de
travail et la réinsertion professionnelle. Les collectivités locales peuvent
ainsi se surpasser pour construire et
développer leur politique locale innovatrice.
Par son travail de valorisation et de
mutualisation des idées et initiatives locales en faveur du développement
économique, le Lab Territorial
souhaite contribuer au dynamisme et à la réussite de l’ensemble des actions
visant à favoriser l’innovation et le développement économique des territoires
et de l’emploi en France. https://www.laboratoireterritorial.fr/
Au Mexico dans le parc technologique de l’université
technologique de Sinaloa nous trouvons un modèle de collaboration entre
chercheurs à niveau international que nous trouvons exemplaire et transparente.
Laura Garcia Vitoria
[1] La France a développée depuis les années 2000
l’innovation ouverte et a été pionnière
en matière d’économie du savoir et territoires intelligents.
[2] http://www.arenotech.org/projets/projets-europeens/MOSAIC, “Museums over States and Virtual Culture”,
programme TEN TELECOM, DG Société de l’Information. Dans ce projet nous avons
mis en relief l’importance du territoire et comment les technologies pouvaient
avoir un impact important dans son développement économique territorial, à
travers son identité culturelle au sens le plus large.
« Women’s education and employment in science and technologies”, programme «Lifelong Learning», DG Education
Culture. Nous
a permis de faire une étude à travers des interviews de femmes scientifiques
pour développer la parité dans la science et la technologie.
« Les nouveaux métiers de Demain» Projet européen
du programme Lifelong Learning, DG
Education and Culture du programme Leonardo da Vinci de la Commission
Européenne (2010/2012) qui nous a permis de créer un réseau de prospective
d’acteurs dans le domaine des métiers et des formations dédiées aux
technologies.
[3] Nous pouvons ici rappeler le changement de Cap de la
FrenchTech
[4] Ce qui représente une particularité française en
Europe.
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